de la Litt�rature Des Ouvriers

Le peuple, sous bien des rapports, dit un crivain d mocrate, le peuple au moins tel qu'on le fait ne sort gu re de l'enfance. Il y a effectivement entre l' tat moral de l'enfant et celui du peuple de frappantes analogies. Dans l'un et dans l'autre, la raison ne jette que des lueurs ind cises et courtes; dans l'un et dans l'autre, l'esprit, comme un sol vierge, attend les impressions, les images et les id es qui en d termineront le caract re et la force. Avec quels soins la tendre vigilance d'une m re et d'un p re doit cultiver et diriger les premiers d veloppements d'une intelligence enfantine A ce moment de la vie tout a son importance; ce qu'on met dans la t te et dans l' me d'un enfant d cidera plus tard de sa destin e: pesez vos paroles et m ditez vos le ons, car elles renferment l'avenir d'un homme. Nous ne connaissons rien de plus respectable et de plus sacr que les efforts sinc res du peuple pour s' lever la vie morale. Quand un artisan, apr s avoir demand l'industrieuse activit de ses bras le pain de chaque jour, dispute soit au sommeil, soit des distractions grossi res, quelques instants pour acqu rir des connaissances qui doivent la fois lui ouvrir l'esprit et de nouveaux moyens de travail et de bien- tre, on ne saurait accorder trop d'estime cette initiation laborieuse et volontaire...