La Capucinière: ou le bijou enlevé à la course (1780)

" TOI qui sais allier une ga t charmante Aux tendres sentimens du coeur; Toi qui ne fus jamais ni prude, ni p dante, Qui te plais sourire aux bons mots d'un conteur, Qui lis Parny, Lafontaine, Voltaire, Et n'en prises pas moins les crits d'un docteur; De cet enfant d'une muse l g re, Re ois l'hommage volontaire. D'avance, je m'attends que de tristes censeurs S'en pr vaudront pour critiquer mes moeurs: Ils vont tonner; dans leur col re, Ils traiteront de blasph mes affreux, Jusques aux moindres mots de ma Capucini re; Mais au lieu d'applaudir ce z le pieux, L'homme sage, avec nous, rira de leur folie: Il sait qu'on peut fort bien, sans offenser les Dieux, Se permettre parfois une plaisanterie, Sur les pr tres, les Saints, et m me sur Marie. Il sait encor qu'on peut avoir des moeurs, Et peindre ceux qui n'en ont gu res, D fions-nous de ces frondeurs: Sous les dehors les plus aust res, Ils cachent le coeur le plus faux. D fions-nous de ces belles mystiques Qui, se p mant sur des reliques, De leur sexe ont tous les d fauts, Et nulles vertus en partage. Au seul aspect d'un livre, on les voit en fureur; Elles voudraient br ler et l'auteur et l'ouvrage; Mais, t te- -t te avec leur directeur, Au dieu d'Amour elles rendent hommage, Et b nissent cent fois et l'ouvrage et l'auteur."