" Dans le plus beau peut- tre de ses dialogues, Platon, apr s avoir mis dans la bouche de Socrate une admirable d monstration de l' me et de la vie future, fait parler un adversaire qui demande Socrate si l' me ne serait pas semblable l'harmonie d'une lyre, plus belle, plus grande, plus divine que la lyre elle-m me, et qui cependant n'est rien en dehors de la lyre, se brise et s' vanouit avec elle. Ainsi pensent ceux pour qui l' me n'est que la r sultante des actions c r brales; mais on oublie qu'une lyre ne tire pas d'elle-m me et par sa propre vertu les accents qui nous enchantent, - et que tout instrument suppose un musicien. Pour nous, l' me est ce musicien, et le cerveau est l'instrument qu'elle fait vibrer. Je sais que Broussais s'est beaucoup moqu de cette hypoth se d'un petit musicien cach au fond d'un cerveau; mais n'est-il pas plus trange et plus plaisant de supposer un instrument qui tout seul et spontan ment ex cuterait, bien plus, composerait des symphonies magnifiques ? Sans prendre la lettre cette hypoth se, qui n'est apr s tout qu'une comparaison, nous pouvons nous en servir comme d'un moyen commode de repr senter les ph nom nes observ s..."