Une des t ches que s'est donn es le XIXe si cle (et, sur ce point, le XXe para t destin aller encore plus loin) a t de substituer, dans la litt rature et dans l'art, la critique directe des oeuvres, d'apr s certains principes d'esth tique absolue, que les modernes avaient h rit s d'Aristote et de Longin, l' tude psychologique des auteurs et du milieu o ils ont v cu, de la soci t qui les a inspir s et sur laquelle, leur tour, ils ont agi. Pour cette nouvelle critique, - aujourd'hui seule ma tresse du terrain, - tout roman a une clef, tout po me est une confession. Rien ne caract rise mieux ces tendances que le d sappointement furieux quelle prouve en pr sence d'une personnalit qui se d robe ses investigations. Par exemple, lorsqu'elle veut soumettre Shakespeare ses proc d s de juge d'instruction, que trouve-t-elle ? Des extraits de registres baptismaux ou mortuaires, des contrats d'achat et de vente, une ligne dans l'armorial d'Angleterre et un testament qui ressemble au testament de tous les bourgeois de 1610. A c t de ces maigres documents, quelques l gendes, plus ou moins apocryphes, et les Sonnets qui pourraient bien, apr s tout, n' tre que des exercices litt raires. Cette impossibilit de r aliser, de voir Shakespeare a conduit certains de ses admirateurs d pit s lui arracher la paternit de ses drames pour la transf rer un personnage qu'ils croient mieux conna tre; elle a conduit d'autres esprits, beaucoup plus avertis, lui fabriquer une psychologie, qui est une mosa que de traits emprunt s aux h ros qu'il a cr s...
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